Notre arrivée en Asie

Après 10h d'  avion, une escale en Chine de 13h, et de nouveau 2h d'  avion. Nous y voilà. Nos pieds marchent pour la première fois en dehors de notre continent. Et c'est ici à Ho chi minh qui font leurs premiers pas timides et avides de découvertes. C'est brutale, nous passons soudainement du froid londonien à la chaleur humide d' Asie. Tous nos sens en prennent un coup. Le bruit omniprésent des incalculables moto, les odeurs de nourritures mélangées à celle des déchets accumulés au sol, la sollicitation des conducteurs de moto et de bus, nous y sommes. Autre part que chez nous, dans un monde différent du notre, nous y voilà.

Nous faisons la connaissance de notre hôte vietnamienne, cette rencontre nous déstabilise un peu plus. L' accueil est froid et les mots ne s'  échangent pas. Nous qui avions l'habitude des jolies rencontres, voici la première qui n'  en est pas une.

Nous déambulerons trois jours à Ho chi minh, sans trop savoir quoi y faire, les premières questions se posent, nous avons hâte de partir vers le Cambodge.


Il nous faudra 8h de bus pour rejoindre la capitale, Phnom Penh. 

Sur le chemin pour retrouver notre hôte, nous posons nos sacs quelques minutes pour jouer à un jeu typique avec des cambodgiens. Le principe étant de faire rebondir un volant ressort sur nos pieds. Pas si facile que ça!

Leur sourire nous fait le plus grand bien. Lida notre hôte cambodgienne nous réchauffa le coeur en nous accueillant avec un joli câlin, un grand sourire, et un parfait repas partagés avec ces amis européens. Nous passons deux journées chez elle. 

Il faut être honnête ce n'  est toujours pas la grande folie pour nous. Ces grandes villes pleines de mouvements nous étouffent, il est tant pour nous de rejoindre la campagne et notre 3ème workaway.


C'est reparti pour 6h de bus, quelque peu mouvementé. Il le faut le dire, ici la conduite ne rime pas avec douceur ni prudence. Nous voilà parti pour 6h de slalom, de klaxon à tout va, honnêtement je ne sais pas sur quelle file nous avons passé le plus de temps.

Nous quittons la ville et ça se voit, tout devient plus calme, les maisons sont de moins en moins présente, la végétation se fait dense, nous y sommes presque!

Nous arrivons la nuit tombée, quelques éclairs nous accompagnent. Hiro vient nous chercher à moto..oui, nous sommes 3 avec nos 2 énormes sacs, nos 2 petits sacs, en prime un sac rempli d' oeuf et quelques courses faites par Hiro.. vraiment? Nous devons monter sur cette moto? Oui..

Et hop, c'est parti pour un moment qu'on est pas prêtes d'  oublier. 

Hiro calle un gros sac entre ses jambes, puis moi même avec mon petit sac dans une main et les oeufs dans l'autre et derrière Diana portant son énorme sac, qu' elle oublie d'  attacher. 

Go pour 10min de route en terre à travers les champs (enfin on suppose vu qu'on y voit rien). On manque à deux fois de se casser la figure. Je ne peux pas bouger de peur que Diana tombe en arrière, Diana souffre le martyre avec son sac la tirant en arrière. Nous changerons de place au cours du chemin, ce qui me vaudra un sacré bleu aux fesses après avoir fait un joli bond sur la barre métallique de la moto.. merci à la motte de terre bien grosse, qui cependant ne réussira pas à nous faire tomber!


Au bout du chemin un portail, une petite maison en bois. Nous y voilà, arrivée chez Hiro et Soupire un jeune couple de 23 et 25ans, chez qui nous restons 1 semaine.

Notre semaine workaway

Après 4 jours de mouvements intenses, de bruits omniprésents, de dense circulation, le calme est devant nous, la nature nous entoure et nous nous apprêtons à vivre 6 jours hors du temps. 

Nous faisons la connaissance de Hiro et Soupir qui ont décidé de vivre autrement. 

C'est un projet tout nouveau qu'ils sont en train de construire. Ils se sont installés il y a peine 6 mois dans cette maison de famille dans le but de vivre de façon la plus autonome possible en produisant leurs fruits et légumes, dans le respect de la terre et de l'  homme bien sûr.

Ici on vit avec le strict nécessaire, pour se nourrir c'est au feu de bois, les 3 repas sont composés de riz et de légumes, plantes ou fruits du jardin, très exceptionnellement un petit bout de viande vient s'  y ajouter (nous en mangerons 1 fois en 6jours), une poubelle remplie d'  eau de pluie pour la douche et pour se laver après un passage au toilette puisqu'  ici pas de papier, et pour dormir, des lits fabriqués en bois, les lattes font office de matelas.

C'était une complète découverte pour nous, parfois déstabilisante(surtout face à l'  absence de papier toilette, on vous laisse deviner pourquoi) mais finalement si agréable.

Ces quelques jours passés avec Hiro et Soupir resteront comme nos plus beaux souvenirs du Cambodge.

Nous avons eu la chance de pouvoir partager leur quotidien et d'apprendre avec eux la simplicité de vivre.

Nous en garderons ces heures à nous occuper du feu pour que nous puissions manger, nos échecs pour maintenir le feu suivie de nos réussites pour leur préparer des crêpes, les si nombreuses questions de Soupir sur le mode de vie à la Française, son rêve de venir découvrir Paris, nos difficultés à nous faire comprendre parfois, nos fou rires, les jeux de cartes et les tours de magies que j'ai tenté de leur expliquer, leur volonté de faire changer le mode de production et de consommation, leur gentillesse, la découverte des bananes fris, et encore tout un tas de choses. 

C'était avec un joli pincement au coeur que nous leur avons dit aurevoir, en espérant que celà soit en réalité un "à bientôt". Le dernier mot sera celui de la maman de Soupir "souvenir inoubliable"

Le plus important, c'est le chemin.

Voilà, petit Cambodge, tu es derrière moi. Tu fais maintenant partie de mes souvenirs. Pour être honnête avec toi je ne sais pas quel sentiment garder ni celui que je dois exprimer. J'  étais si enthousiaste à l'  idée de te rencontrer, j'  avais si hâte de partir à ta découverte. Les premiers jours n' ont pas été évidents, faut le dire, tu nous as un peu claqué à la figure, tes rues bruyantes, tes terres si encombrés de déchets, les odeurs étouffantes, tes habitants tant en demande d'  argent, tu nous as fatigué, démoralisé parfois et tu nous a même fait demandé ce qu'on foutait là.

Clairement, c'était pas la partie la plus joyeuse de notre voyage. Quand soudainement tu ne sais plus vraiment pourquoi tu es là où tu es.

Il a fallu qu'on sorte des circuits touristiques, aller se perdre dans les campagnes et tant mieux si on ne voyait pas les "choses à voir au Cambodge" tant que cela avait un sens pour nous. Nous avons tendu nos premières pancartes sur les bords des routes, nous avons échangé des regards, nous avons rencontré les campagnes pauvres, nous avons été perdu, nous avons reçu de l'  aide, nous avons échangé, nous avons pris notre patience à deux mains face aux routes désertes de voitures, nous avons intrigué, nous avons souffert de la chaleur et des routes difformes, nous avons finalement retrouvé un sens à notre voyage. 

C'  est pas indemne que je sors de ces 27 jours, je resterai marqué par ces décalages énormes entre le développement des sites touristiques et la pauvreté des campagnes, de cette envie si grande et si destructrice de vouloir plaire aux touristes, de cette pollution si dramatique, ces tonnes de plastique errant dans les rues, dans les terres et sur l'  eau, je me souviendrai de tes arbres transformé en sapins de Noël à plastiques, de cette difficulté à rentrer en contact avec la population en dehors du rapport financier. 



Il est vrai que le Cambodge ne restera pas comme la meilleure partie de notre voyage , mais si c'était à refaire, on ferait 100 fois la même chose parce qu' importe les difficultés c'est le chemin qui fait la beauté du voyage.

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